Chat féral, chat errant. Il porte de nombreux noms et est souvent tristement mal aimé, détesté, voire craint. Et pourtant ces chats méritent tout autant notre amour et notre compassion que leurs camarades « gentils et affectueux ».
Seulement, la vie n’a pas toujours été facile pour eux, c’est même tout le contraire. Mais il est possible de les aider et d’être là pour eux.
Pour aider à faire connaître ces chats au plus grand nombre, je vous explique donc qui est réellement le chat féral/chat errant.
Un chat « sauvage »
Un chat féral / chat errant peut avoir été un chat domestique et même avoir vécu dans une maison, avec des humains bienveillants et aimants (si, si !). Mais des circonstances particulières (déménagement, abandon, fugue, accident) l’ont amené à se retrouver dehors. Le chat a une formidable capacité d’adaptation et il s’est fait à cette vie « à la dure ».
S’il était très sociable, il a cherché une autre maison ou a été pris en charge par une association et a trouvé une nouvelle famille. Mais certains ont beaucoup moins de chance. Trop souvent négligés ou chassés, ils errent jusqu’à trouver un refuge, apprennent à chasser pour se nourrir et à se défendre pour assurer leur survie. Petit à petit, suite à de mauvaises expériences ou traumatismes, ils apprennent à se méfier des humains. Ils rejoignent une colonie et deviennent des chats errants ou féraux.
Un chat féral, un chat errant peut aussi être né dans la rue. Il n’a pas connu les humains lors de ses premières semaines de vie. Non socialisé, il en a donc peur.
Généralement, les chats qui vivent dehors ne restent pas seuls, sauf si ce sont des mâles non castrés. Ceux-là vont vagabonder en quête de femelles et pour élargir leur domaine vital. Les chats féraux ou errants se rassemblent et forment des colonies de chats libres.
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Les colonies de chats libres, mais pourquoi tant de haine ?
Vous en avez forcément rencontré ou vu. Ils élisent domicile dans des bâtiments désaffectés, des parcs, des cimetières. La taille des groupes varie beaucoup mais généralement, il est constitué de félins apparentés. Il s’agit surtout de femelles (mères et filles, sœurs), et de leurs petits. Les chatons mâles non castrés quittent le groupe à leur maturité sexuelle, au plus tard vers l’âge de deux ans.
L’adversité et une vie rude les conduisent à rester soudés. Un nouveau membre est difficilement accepté par le groupe, qui peut se réunir pour chasser l’intrus. Néanmoins, des comportements amicaux se mettent en place, comme l’entraide des mères pour s’occuper des petits, une toilette commune, des jeux, des marquages par frottements réciproques.
Les chats de ces colonies sont souvent nourris par des bénévoles mais ils continueront toujours à chasser. Les associations de protection animale ou la mairie peuvent et doivent lancer des campagnes de stérilisation afin de capturer les chats libres, les faire opérer puis les relâcher sur place.
Certaines personnes ne voient pas d’un très bon œil ces regroupements et souhaitent les faire éradiquer. Cela a conduit des mairies à lancer des campagnes massives de capture et d’euthanasie. Outre le caractère honteux d’une telle pratique, elle s’avère inutile car le nombre de chats libres est énorme ! Dès qu’un endroit propice à un regroupement se retrouve vide, il est immédiatement repris par d’autres chats. Une fois ces chats stérilisés, leur nombre se stabilisera et ils vivront leur vie sans déranger leurs voisins bipèdes. Et en plus ils chassent les souris et les rats, que demander de plus ?
Les arguments de leurs détracteurs sont : c’est sale, ils peuvent transmettre des maladies, attaquer les enfants… Détrompez-vous, un chat féral n’attaquera JAMAIS l’humain, sauf s’il se sent menacé et qu’il ne peut pas fuir. Un chat possède un instinct de survie très développé. Il sait que s’il est blessé, il risque de mourir. Son premier réflexe sera toujours la fuite, s’il attaque c’est qu’il n’a pas d’autre choix.
Pour l’argument de la saleté et de la transmission de maladie, seules très peu de maladies félines sont transmissibles à l’être humain et vous devez tout de même savoir que le chat est un animal très propre. Il fait face aux difficultés de la vie comme il peut. Alors, oui c’est vrai, parfois certains sont sales, ont l’air misérable mais méritent-ils moins notre amour qu’un chat qui a eu plus de chance ?
Comment aider les chats féraux ?
Un indispensable – la stérilisation !
Les chats adultes doivent impérativement être stérilisés. Vous vous demandez pourquoi ? Allez vite lire mon article sur les bonnes raisons de faire stériliser votre chat. C’est particulièrement le cas pour les chats libres car ils vivent dehors et peuvent se reproduire très facilement. Inutile de faire subir une vie de peur et de danger à des dizaines ou des centaines de futurs félins.
Certaines mairies travaillent avec des associations et lancent des campagnes qui visent à capturer, stériliser puis relâcher les chats errants. Ainsi, la capacité du groupe se stabilisera et cela évitera les portées et la dispersion.
Bien sûr, il serait formidable de faire adopter ces pauvres matous et de leur offrir une vie au chaud et avec de l’amour. Néanmoins, c’est difficile car certains n’ont jamais connu l’être humain. Ils sont complètement sauvages et souffriraient de se retrouver enfermés et de devoir s’adapter à ce nouveau rythme de vie. Pour ceux-là, il est préférable de les relâcher dans l’environnement qu’ils connaissent, de les nourrir et pourquoi pas de leur aménager un abri où ils peuvent se réfugier quand le temps n’est pas clément.
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Peut-on recueillir un chat féral/chat errant ?
Ce n’est pas le cas pour tous cependant. Un chat qui a connu l’être humain et l’amour à un moment de sa vie n’oublie pas ; tout comme un chat qui n’a connu que la peur et les privations. Imaginez qu’il se retrouve dans une maison au chaud et avec de la nourriture à volonté ? Aucune raison de quitter ce paradis ! Ces félins, après un temps d’adaptation plus ou moins long, se feront très bien à cette nouvelle vie de chat de salon. Certains ne voudront même plus jamais remettre le museau dehors.
Il y a aussi tout intérêt à recueillir les chatons et les jeunes chats. Avec du temps, de la patience et de l’amour, ils seront bien plus heureux dans des familles aimantes et en sécurité. Bien sûr, ils ne réclameront peut-être pas des câlins immédiatement, ils auront peut-être tendance à se cacher, à cracher. Mais ils ont tant d’amour à donner et ils méritent tellement d’être heureux après ce début de vie difficile !
Ils méritent qu’on leur donne une chance et vous verrez qu’ils finiront par vous faire confiance et vous le rendront au centuple.
Alors ne rejetez plus les chats féraux, les chats errants. Si vous disposez d’un peu de temps ou d’un peu d’argent, des dizaines d’associations œuvrent déjà à les aider et elles ont toujours besoin de bras supplémentaires !
Et si vous envisagez d’adopter un félin, pourquoi ne pas donner une chance au petit trouillard, au fond là-bas, qui ne paye pas de mine ? Oui, je sais, il est timide, craintif mais qui sait ? Avec du temps, de la patience et beaucoup d’amour, il pourrait bien devenir votre bébé, votre machine à ronron préféré, la bouillotte qui prend toute la place dans votre lit ! Et surtout, pensez à votre fierté d’avoir contribué à aider ce chat, à le sauver et de voir les progrès qu’il fait jour après jour.
J’espère avoir répondu à certaines interrogations que vous pouviez avoir sur le chat féral/errant. Il mérite qu’on s’intéresse à lui et qu’on l’aide si on le peut.
Donnez-moi votre avis sur cet article, ou posez-moi vos questions sur le chat féral, un mal aimé qui a pourtant tant besoin de nous. Mais vous le savez, le chat ne se plaint pas, il faut deviner.
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Moi c’est Célia, comportementaliste félin passionnée et catsitter professionnelle à Tours ! Je vous accompagne avec naturel et bienveillance pour une belle relation de complicité et de confiance avec votre félin préféré.
Spécialiste des chats craintifs et stressés. En savoir plus sur moi.
Bonjour,
Je vis actuellement avec 2 chats qui était errants, ils ont choisis ma maison pour y vivre, ils restent libres, chatière mais rentrent, ils sont devenus très affectueux et apprécient canapés, lits, plaids.
Je les ai fait stérilisés et pucés, je ne le regrette pas car tant d’amour partagé.
Depuis peu, un 3ème a décidé de m’adopter, il est encore très craintif mais commence à me faire confiance, dès que je peux l’attraper, je l’adopte.
Ce mail juste pour encourager les futurs adoptants.
Merci beaucoup pour ce retour d’expérience, quelle joie de lire des histoires comme la vôtre ! 🙂
De nombreux chats errants choisiraient sans hésiter le confort et l’amour d’un foyer s’ils le pouvaient. Ils ont juste besoin de temps et qu’on les accepte tels qu’ils sont.
Plein de bonheur avec vos trois chats 🙂